StMartin

L'Eglise Saint-Martin de Pessac

 

Histoire & Architecture

L'église de Pessac ne possède plus aujourd'hui de vestiges architecturaux de l'époque romane, époque à laquelle l'église est attestée. Elle dépend alors du chapitre de St André de Bordeaux. Le vocable de Saint Martin indique une origine ancienne de cette église, antérieure au XII siècle. Les fouilles archéologiques, les archives historiques et l'analyse architecturale de l'église actuelle, nous renseignent sur l'histoire de l'édifice au cours des siècles.

Il est bâti sur le site d'une villa gallo-romaine et sur un probable cimetière mérovingien. Ce qui l'atteste est la découverte, en 1882, d'un pavement de mosaïque gallo-romaine et celle d'un sarcophage en calcaire à cuve monolithe et trapézoïdale à décor de stries, de bandes d'arêtes de poissons et d'entrelacs, exhumées lors des fouilles opérées dans le chœur, en février 1978.

La base du clocher, de la période médiévale, sans qu'on puisse préciser davantage, est actuellement la partie la plus ancienne de l'édifice. Les fouilles de 1978 ont révélé l'existence de fondations appartenant à une abside polygonale à trois pans avec des contrefortsd'angles, datée de la fin de l'époque gothique par le matériel archéologique associé. Elle se rattachait à la nef sensiblement aussi large que celle d'aujourd'hui.

Au XVII° siècle, les Jésuites du collège de la Madeleine restaurent l'église : le clocher reconstruit et surélevé, est coiffé d'un toit en pavillon; un élégant portail encadré de pilastres plats, couronné d'un fronton s'ouvre au rez-de-chaussée.

Le clocher est flanqué d'une construction côté nord et côté sud qui s'alignent sur les murs gouttereaux de la nef avec laquelle elle communique par une arcade en plein cintre. La nef restaurée est lambrissée, est percée de nouvelles fenêtres irrégulièrement placées.

De 1864 à 1867, l'église fait l'objet d'une complète restauration et même d'un agrandissement de trois travées, dans la partie orientale. Contre le chevet plat percé de trois oculus, est plaquée une nouvelle sacristie. Tous les murs de la nef sont repris, raidis de nouveaux contreforts et surmontés d'une importante corniche, sont percés de grandes fenêtres disposées symétriquement. La décoration intérieure comporte des peintures murales et un nouveau plafond en lambris peint.

De 1966 à 1970 et plus récemment, d'importants travaux de rénovation ont été exécutés aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur de l'église.

 

Décoration & Mobilier

Les éléments majeurs du décor de l'église sont le retable, le tabernacle et l'autel, qui ont fait l'objet d'une importante restauration en 1997.

Le retable, installé dans la cour de l'église en 1804, provient de la chapelle des religieuses de Notre-Dame, rue du Hâ à Bordeaux, transformée cette même année en temple protestant. S'y trouvait la congrégation des filles de Notre-Dame, institution destinée à l'éducation des filles de la noblesse et de la bourgeoisie, créée par Jeanne de Lestonnac, nièce de Montaigne.

Le retable, qui ne se présente plus tel qu'il était à l'origine, mutilé en partie lors des restructurations de l'église a été exécuté vers 1660-1670. On ignore tout du menuisier, du sculpteur et du doreur qui ont réalisé cet ouvrage dont le programme iconographique a été fixé par un théologien soucieux d'exalter la spiritualité mariale, prôné par les Réformateurs du Concile de Trente.

Il conserve une disposition tripartite caractéristique des retables baroques. Au-dessus du maître-autel, la partie centrale est occupée par un tableau figurant l'Assomption de la Vierge, disposé en arrière du tabernacle. De part et d'autre, s'inscrivent dans des niches, les statues de bois grandeur nature des saints Jean-Baptiste et Joseph encadrées par des colonnes cannelées; la majesté de Marie est soulignée par la présence au sommet du retable de Dieu le Père, portant une croix posée sur le monde et bénissant la Vierge à l'Enfant, dont la statue a disparu au XIX° siècle, qu'encadrent deux anges qui brandissaient des palmes, disparues elles aussi.

Le tabernacle en bois doré, du XVII° siècle, comporte un riche décor où des cariatides délimitent de petits panneaux évoquant divers épisodes de la vie du Christ. Devant l'autel du milieu du XVIII°siècle repose sur un podium de bois précieux. Il comporte dans sa partie médiane, en médaillon, un pélican nourrissant ses petits.

Quatre panneaux de bois sculptés représentant les évangélistes saint Jean, saint Luc, saint Mathieu, saint Marc, saint Marc, du XVII siècle, un Christ en croix, en bois peint du XVIII° siècle et un tableau figurant l'apparition de la Vierge à saint François –Xavier du XVII° siècle, complètent l'inventaire de ce riche mobilier.

Les vitraux de J.Villiet, exécutés en 1866, qui éclairent la nef, représentent des scènes de la vie du Christ et de la Vierge sur le mur nord de la nef, et au sud les épisodes de la vie de saint Martin, patron de la paroisse.