La lettre du secteur pastoral de Pessac,   

2 mars 2016

 

                              Temps de Carême et du Jubilé de la Miséricorde

 

         Un cycle de 4 conférences- partage, à St Jean-Marie Vianney, 19h

-         12 février avec le père Christian Alexandre

-         26 février avec le père Benjamin Tine (Marie, mère de Miséricorde)

-         4 mars avec le père Francis Bacqueyrisses

-         11 mars avec des membres des aumôneries des prisons

et le 19 mars, la marche des Rameaux par nos 3 églises, à partir de 15h.

         Conférence du père Benjamin Alassane Tine, 26 février 2016

                                                                                                  notes de Jacques Da Rold

 

Marie, mère de Miséricorde

Si on parle de Marie, c’est à cause de  Jésus, pour Jésus.

Jésus se révèle progressivement dans la Bible. Jésus est le passage entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Jésus nous a fait comprendre Dieu le père et pourtant il ne fut pas compris par les gens de son temps… tout comme Marie qui vécut sans que l’on prenne conscience, à l’époque de son rôle. C’est aussi la marche de l’Eglise qui découvre progressivement la personne de Marie, de concile en concile. Dès le 4e siècle, des théologiens notamment à Alexandrie évoquent Marie, mère de Dieu (Théotokos : qui a enfanté Dieu). Cette dénomination sera consacrée au concile d’Ephèse en 431.  

De la conception à la mort de son fils, Marie a répondu « oui », « oui » à l’appel de l’ange Gabriel lors de l’Annonciation* et, « oui » à son fils au pied de la Croix. Marie est ainsi reconnue pleinement comme mère du Fils de Dieu. La rencontre avec l’ange Gabriel a servi de déclencheur d’un processus plus ancien ; c’était dans le desseinde Dieu. Elle est ainsi mère de Miséricorde, et non mère de la Miséricorde, pour avoir accepté cette mission divine. Elle ne s’est jamais prévalue d’être la mère de Dieu ; elle a choisi l’ombre, sur les pas de son fils, solidaire dans toutes les étapes de sa vie, jusqu’au dernier souffle de son fils « voici ton fils, voici ta mère » (Jean 19,26-27. Elle a reçu mandat de son fils d’être « gage de sa Miséricorde » ; Marie devient alors, à la demande de son fils, mère de la Miséricorde. Jésus nous a laissé sous le regard bienveillant de sa mère et Marie sera alors une voie pour intercéder près de son fils.

Le 12e siècle fut le siècle marial par excellence avec la construction de sanctuaires, l’écriture de cantiques et de chants, des apparitions (mais en ce domaine l’Eglise est demeurée prudente).

St Bernard (1090-1153), abbé de Clairvaux (ordre des cisterciens) se fit le promoteur en tous pays de la chrétienté de la dévotion à Marie, « oh, mère miséricordieuse ! ». A cette époque, de nombreuses légendes relatent le secours de Marie aux hommes, Marie, reine de Miséricorde. La légende de la recluse de Lombardie (ermite) avec son manteau protecteur qui sert de refuge aux hommes servit à de modèle à de nombreux  peintres tel que sur l’illustration du livret diocésain du jubilé en page 18.

Les apparitions telles qu’à Lourdes ou la Salette nous ont aidés à comprendre le rôle de Marie dans l’Eglise. Les apparitions de Marie, en tous pays, sont des chemins d’amour vers Dieu, des appels à la conversion, à la pénitence et à la prière, des messages non individuels mais pour l’ensemble de la Communauté, ayant ainsi une portée universelle. Mais Marie nous demande de coopérer pour la gloire de son fils et pour l’Eglise tout comme elle le fit aux noces de Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jean 2,5).

Partout dans le monde, des sanctuaires à Marie sont érigés même en des lieux où il n’y a pas eu de miracles.

Au Sénégal, au sanctuaire de Popenguine des grâces sont demandées à Marie, même par des musulmans.

Le pape Jean-Paul II avait une grande piété mariale, car « c’est à elle que Jésus confie son Eglise et l’humanité entière ».  Marie, mère de tous, de chacun d’entre nous. Il nous rappelle que «  pour le monde, Marie entre pleinement dans le dessein de Dieu, Marie, le trône de sagesse. Marie invite tout homme à accueillir cette sagesse. Oh ! Marie, mère de Miséricorde, veille sur tous. »

Le pape François perpétue cet hommage à Marie lors de ses visites de par le monde comme  récemment au Mexique au sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe.

Marie est ainsi proche de nous, un soutien maternel  pour l’humanité : « Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles ? » (Isaïe 49, 15)